L’appétit vient en mangeant dit- on? Keke Wyatt semble avoir redécouvert le plaisir de chanter … en chantant. Alors qu’on avait eu 9ans entre son premier album et son second essai l’an dernier. Moins de 12 mois sépareront la promotion de l’opus ” Who Knew” à la sortie de “Unbelievable”.

Un troisième opus que Keke avait introduit en reprenant le classique Saturday Love en compagnie de Rubben studdard. Une reprise qui laissait penser que ce nouvel album serait moins sage ou du moins plus rythmée que le précèdent et c’est bien le cas.  Unbelievable s’établit certes sur les mêmes ingrédients  Rhymn and Blues 90’s que Who Knew mais  on y dénote une pointe de punch. Les titres sont clairement plus pêchus et plus rythmées, Keke a su rajouter de manière plutôt succincte un peu de fraîcheur à son précèdent travail et ça fait du bien avec des titres comme Light Me Up et Unbelievable qui ouvrent délicatement le projet avant de nous engager sur les sulfureux mid tempos  et ballades dont elle a le secret.

Mirror où elle retrouve Tweet et Kelly Price est à citer tant les voix se concordent et tant l’ambiance smooth de la chanson donne à penser qu’elle aurait été un gros succès R’n’b en 98’s en l’instar du duo entre Deborah Cox et Whitney. On retrouve cette même candeur dans le son soutenue par des ” Meanful lyrics”, ses textes simples mais plutôt évocateurs qui font des ravages chez les ménagères  black américaines.  Il ne serait pas étonnant de la voir exploiter ce titre même si ce serait un gros risque coté crédibilité après l’échec de Saturday Love avec qui la critique n’a pas été tendre. Un choix judicieux, étant entendu que la chanson n’est pas la plus puissante du projet serait  de proposer: Love Under New Management ou encore Tap Out qui elles s’illustrent telles  les perles du projet avec des performances vocales éblouissantes et  des productions parfaitement abouties. La première sonne en effet comme un classique 80’s, la rupture entre  couplets et refrains est  jouissive avec un petit côté gospel qui fait toute la force de la chanson et de son texte qui se sent par la même occasion grandit. Tap Out quant à elle est-elle une sex song parfaitement réussie avec des couplets sombres mais non vulgaires pour un refrain  tout ce qu’il fait de catchy. Keke pourrait aussi penser aux amateurs de pop et proposer le mini cross over «  Travel The World ». L’accrocheuse mélodie mêlée  aux jolies variations de voix de la chanteuse pourrait  en effet séduire et faire oublier la courte durée du titre  chez un public de non initié.

L’idée est en tout cas loin d’être mauvaise. Unbelievable est clairement plus ouvert que son prédécesseur. Il lui manque encore ce » jenesaisquoi » et ce brin de folie et d’engagement qui font d’excellents albums mais  ce n’est pas bien grave car pour le moment, elle se forge une jolie discographie et ça fait plaisir.

14/20.