Solange a sorti son nouvel album “A Seat At The Table”, ce matin. Pendant qu’on l’écoute pour se faire un avis, on vous propose de revenir sur son titre “Fuck This Industry“. C’est un titre qu’elle sort en 2008, après une très mauvaise expérience avec le label Geffen, qui ne donne pas à son album “Sol-Angel and the Hadley St. Dreams” l’exposition qu’il mérite, malgré le succès critique. Frustrée, elle s’attaque donc aux fondements de l’industrie américaine, qui reproduit souvent des clones et a peur de laisser sa chance aux artistes qui sortent des cases, avec un très bon titre soulful.

Je n’aurai jamais une image parfaite comme celle de Beyonce,

Je ne serai jamais jolie comme J.LO et je ne peux pas chanter Baby comme Ashanti

Je me peigne à peine les cheveux (oui, aujourd’hui, c’est un bon jour)

Je m’en fous de ce que le ghetto dit,

Je ne suis pas street comme Keyshia Cole et je n’essaie pas de l’être

J’ai ma propre soul, même si elle n’est pas au niveau de celle de Mary

Rien n’est réellement R&B mainstream chez moi,

Mais quand je bump, que dit le ghetto?

Je suis désolée que vous ne voyiez pas de grosses voitures dans mes clips

Je suis désolée si je n’essaie pas réellement de retirer mes vêtements

Je vois bien que d’autres paient des fortunes pour du Steven Mcqueen.

Mais je peux aussi vous dévoiler le nom du vrai dealer

Je sais ce dont je parle si vous voulez vraiment qu’on en discute

Non, je ne fais pas confiance à ces gens, seulement quand il faut leur tourner autour

Et j’écris cette lettre à l’industrie, et elle dit

“Je t’emmerde sincèrement”.

Le titre sample la chanson “Everything That I Am” de Kanye West comme pour bien affirmer sa personalité, une fois encore. C’est une critique ouverte du système américain, mais aussi du public qui consomme ce qu’on lui donne et ne cherche pas à voir ailleurs. La chanson était censée faire partie d’une mixtape, mais sort finalement en 2010 sur le label de son père et est désormais incluse dans la version 2015 de son album “Sol-Angel”.

Elle est tout le contraire de sa sœur, avec une vraie force de caractère, une véritable idée de ce qu’elle est et de ce qu’elle veut proposer au public. Elle écrit, compose, produit; c’est une artiste à part entière qui serait bien plus respectée si elle n’était pas considérée comme étant juste “la petite soeur de”.

On espère que cet opus “A Seat At The Table” lui permettra d’avoir une plus grande reconnaissance.