Des années qu’on crie à la mort du rap français. Hormis  les derniers albums de Diziz ,Kery James, Mc solaar et plus globalement leurs discographies et celle d’I.A.M dans la dernière décennie, peu réussissaient à faire honneur au style. Une Diam’s coincée entre un commercial obscène et une identité vraie mais dépressive se mêlait à des  individus  plats et plus avides de haine que réellement intéressants. ( Booba , La fouine .. Vous m’attendez ?)

En ce début d’année, le collectif sexion d’assaut semble avoir réussi  a changé la donne. Après un street album l’an dernier, le 1er essai officiel «  L’école des point vitaux »  est rentré 4eme des charts français avec prés de 20.000 exemplaires vendus (soit 5,5 fois  plus qu’alizée..hein ?) et un buzz sans précédent autour des 9 jeune hommes sur la toile.

L’occasion pour nous de donc jeter une oreille sur les 16 titres qui composent cet opus qui s’inscrit déjà comme un classique pour certains.

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Amené par une sonnette, le titre d’introduction peut fait sourire par sa première  phrase «  les nymphos aiment faire les courses parce qu’il y a souvent une queue immense.. » . Déroutante et surtout un poil inutile, celle-ci annonce pourtant  un des titres  phares et coup de point de ce projet. Revendication sociale, mélancolie acerbe  cachant une irrévérence envie de s’en sortir.  Les 9 garçons dépeignent, chacun leur tour et sans emphase une jeunesse bafouée et criblée d’incertitude avec une rage et sincérité qui donne à peine le temps de remarquer l’instrumentale  de 9 minutes mais d’assez simplement cerner le fond du projet .

Les sexion d’assaut tiennent pour principal fer  de lance : leur diversité vocale.  Le fait d’être 9 dans un groupe peut poser nombreux handicaps. Sur cet album, ils ne nous en donneront que les avantages. La diversité et le joli panel de gimmicks et d’harmonies que chacun d’eux offre  et qu’ils  parviennent à parfaitement faire concorder fournit à chacun de leurs titres une réelle dimension. Ainsi Les messages souvent justes  et adroitement passés  sur Intineraire d’un chomeur, Tel père  , tel fils , Je n’ai pas de love , La drogue te donne des ailes , tu l’as fait pour elle , ou encore le fameux Désolé trouvent facilement écho  autant chez l’auditeur lambda que chez l’amateur de rap pur.

Chose pour laquelle qu’ils n’auront pas à rougir bien qu’ils aient à faire face  au problème  productif sous-adjacent qui entaille clairement la qualité générale . Wati qui a en majoritairement la charge  semble n’avoir que très peu d’imagination, livrant des instrumentales pauvres, souvent ressemblantes qui donnent à l’ensemble ce coté compacte et lassant bien regrettable.

Si l’on veut bien mettre cette (grossière) erreur sur le dos du 1er album et qu’on les félicite d’outrageusement surpasser les Soprano, La Fouine, Booba.. et autres en livrant un rap frais et responsable. Il n’en demeure pas moins qu’il leur faudra encore beaucoup pour se ranger aux cotés d’autres légendes urbaines .

13/20.

 

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