Pour le second opus de sa petite protégée, Clive Davis a fait appel au meilleur de la production R&B mainstream de ses dix dernières années. Rich Harrison, Stargate, Pollow Da Don, le couple Alicia Keys /Swizz Beats, Ryan Tedder ou encore Harvey Manson, Ne-Yo et R.Kelly, tous se sont succédés en studio pour aider la belle Jennifer Hudson à parfaire le successeur à  son début éponyme.

En échange cette dernière a dû réapprendre à chanter : plus de sobriété, moins de hurlements et un chant donc résolument plus intense et maitrisé comme le montre le déchirant premier single Where you at ? . Savoureux mid tempo R&B aux aspirations un tantinet gospel où l’on reconnait sans grand mal la pâte du Piep Piper. (Robert Kelly)

https://www.youtube.com/watch?v=qB_IvRcr04E

En rentrant dans I Remember  Me on ne rentre pas dans un monde musical pavé de surprises et d’excentricités en tout genre ; au contraire, Jennifer Hudson joue la carte de la sureté nous plongeant dans un univers à la fois sobre et propice à l’épanouissement de son merveilleux timbre.

La jeune femme écume les derniers chapitres de sa vie sans pathos aucun et avec une volonté et force qui imposent le respect. Le titre éponyme, bien représentatif de cet état d’esprit nous montre, sous une de ses jolies productions épiques dont Tedder détient le secret, une  trentenaire guerrière et fière de ses accomplissements.

On  se laisse émouvoir par le coté très hargneux de son interprétation sur I got This où elle arriverait presqu’à nous faire oublier que c’est un poussiéreux fond de tiroir que lui a refilé le duo suédois, comme elle essaye non sans mal de nous faire oublier la version de Natasha Begdinfield du titre  Still Here qu’elle reprend en hommage aux membres de sa famille tragiquement disparus.

Angel, Everybody needs love, Don’t looks down, les 3 hymnes offerts par Alicia s’insèrent parfaitement dans l’ambiance générale, dotés chacun de ce brin de folie 70’s cher à Keys et qui n’est pas sans nous rappeler «  Million Dollar Bill » de Whitney. A n’en pas douter, l’un d’eux devraient exploiter notamment Angel et son jouissif refrain qui doit prendre toute sa dimension en live.

Gone de Pollow Da Don pèche par son coté trop linéaire, quand No One Gonna Love You présente un Rich Harrison, simple, contemporain et bougement efficace. Le zeste de son jazzy de l’opus vient étonnamment de Ne-yo avec son très sympathique Why Is it So Hard, suivi par  la courte mais forte de sens collaboration avec Salaam Remi : Feeling Good.

Believe, juste après et via un piano referme l’album. Comme son nom l’indique, c’est sur une note d’espoir. Preuve  que l’ex dreamgirl est encore loin d’avoir dit son dernier mot. I Remember  Me est comme une vielle photo, une photo sépia qui raconte l’histoire de sa voix, et dans ce sens il est très agréable. Elle manque encore un peu de véritable identité, mais la palette de producteurs invités l’aident à faire un job plus qu’honorable.

14.5/20.

Ah Cadeau, les 4 bonus tracks.

Cadeau!