Bien qu’assez peu attendu, Le 4eme album de Corneille a cette semaine fait éruption dans les bacs français. Après le carton que fut The Birth Of Cornelius au japon et la co-composition de l’album de sa femme Sophie de Meideros qui lui peina à trouver un public. Il aura fallu 2ans au chanteur pour revenir à la langue de Molière via ce 4eme album qu’il a choisi de ne pas nommer.

En effet, voulant s’éloigner d’un conformiste commercial et peinant à trouver une définition commune à l’ensemble des 10 titres qu’il a une fois encore composé à l’aide de sa moitié. C’est un opus « Sans titre » que Corneille s’est cette fois ci décidé d’offrir à son public. Démons intérieurs, maturité difficile et renaissance abrupte ayant tour à tour été abordé dans le passé, celui qui refuse malgré son histoire d’être érigé en symbole de la résistance nous offre cette fois ci ses visions et multiples introspections de jeune trentenaire.

Si le single d’ouverture En attendant s’emploie à dénoncer les différences ethniques de manière assez peu conventionnelle et quelque peu gênante. On ne niera à ce dernier une jolie efficacité dû à ce zeste d’âme soul qui se parsème tout le long des arrangements de guitare savamment épurés par le crooner. Pas question donc de se dénaturaliser ou de se fondre dans une quelconque masse calibré radio. Le son « Corneille » reste véritablement sincère et surprend toujours autant de par le fructueux mélange entre densité et fraicheur qu’il impose à son auditeur.

Aussi bien quand il confie son perceptible amour pour sa belle sur des titres tels que Sans Nous ou encore Viellir avec toi, que quand il s’attaque aux Star System et illuminés traitres qui composent celui-ci sur Star Vite Fait ou le Parasite (Gage ?). On ressent perpétuellement comme une impression de libération sous le timbre fragile du chanteur qui fait front avec la perpétuelle amertume ou le doute que l’on pouvait autrefois lui décrypter.

Corneille essaye ici d’offrir le portrait d’un trentenaire libre et libéré d’un cynisme qu’il a pu autre fois partager et désormais réfute (Pauvre Cynique !) , de ce douloureux passé sur lequel il s’est construit mais surtout de lui – même et de ses peurs .

Paradoxalement et malgré tous ses efforts, c’est lorsqu’il en parle qu’il s’avère être le plus convaincant. Le titre Voleuse de lendemain qui porte en lui la rage d’une enfance volée et les débris d’une ferme croyance à l’injustice de la vie est très certainement l’un des plus touchants et aboutis de ce cri à la vie à peine voilé d’un garçon comptant parmi les plus talentueux et torturé de sa génération.