La voix est un instrument à la fois majestueux et mystérieux. On l’utilise tous à notre manière; on l’utilise de différentes façons mais peu de gens réussissent à porter la leur aussi loin que Faada Freddy.  Chanteur et rappeur sénégalais, l’homme a travaillé avec beaucoup de pointures de la musique américaine. Il a été en studio avec Lil Wayne, Mariah Carey, etc. On a voulu en faire un mini-Tpain, puis une autre version de Future, mais l’homme a eu le courage de faire ce que peu font. En effet, il a choisi de n’être que lui-même, il a décide de suivre sa propre voie et c’est cette voix qu’il fait entendre sur son tout premier album “Gospel Journey“.

Un projet mélodieux et profondément musical. Faada – qui est pourtant un musicien chevronné – prend le parti de remplacer les instruments, ou plutôt ses bases instrumentales, avec des voix. Un pari difficile, inspiré par les chants d’église, l’ambiance des chants religieux, mais le projet n’en est pas fermé pour autant. L’album mixe sonorités pop et soul avec une dextérité fort appréciable, en plus de conserver une chaleur du fait de la richesse des arrangements qui le parcourent. Le premier single “We Sing It”, reprise poppy du groupe The Lonely Forest, a beau être sympathique, il ne représente pas totalement cet album. L’artiste brille surtout dans sa capacité à jouer avec les émotions, à confondre le bonheur et la peine comme sur “Truth”,  “Little Black Sandals“, ou encore le très joli “Reality Cut Me With a Knife“. Il est empreint de cette mélancolie qui fait du bien.

Victor Hugo disait que “la mélancolie c’est le bonheur d’être triste”… et bien c’est un peu ça. Faada est venu, il a vu la dureté de la vie, il a souri à ses réalités, s’est perdu quelques fois, avant de finalement se retrouver pour nous conter ses histoires. Un mélange qui est à la fois attachant et décapant, et qui, surtout, montre bien que c’est un artiste qui a sa place sur la scène musicale actuelle.

15/20.